Article de Eric Escoffier : « L’Humanité survivra-t-elle à l’agriculture (et à la technologie) ? Et pourquoi la permaculture. »

Éric Escoffier, de l’association « Permaculture sans Frontières​ » nous pose cette question qui peut paraître scandaleuse au premier abord ! 
 
Présentation d’une interview par Thierry Casasnovas (de l’association Régénère​).
 
L’Humanité survivra-t-elle à l’agriculture (et à la technologie) ?
Et pourquoi la permaculture.
 
 
À l’instar du docteur Michel Odent, qui pose une question essentielle dans son livre intitulé « L’Humanité survivra-t-elle à la médecine ? », nous nous interrogeons plus globalement sur l’anthropocène et posons la question :
l’Humanité survivra-t-elle à l’agriculture (et à la technologie) ?
 
« La forêt précède les peuples, le désert les suit » : comme nous l’avons maintes fois souligné, l’anthropocène apparaît aujourd’hui comme une fin annoncée des principaux systèmes vivants de la planète, et donc de notre propre espèce.
La raison ? L’agriculture (et son corollaire, la technologie).
 
Nous pensons en effet que le choix de société qui consiste à produire notre nourriture, notre énergie et nos matériaux au moyen de l’agriculture, choix qui prend son origine il y a 10 000 ans, est la cause fondamentale des problèmes gigantesques que rencontrent l’Humanité et la planète aujourd’hui.
 
Entre autres conséquences catastrophiques, ce choix historique a très rapidement entraîné la déforestation massive de la planète, la création de déserts à des échelles continentales, le plus rapide épisode d’extinction massive des espèces vivantes de toute l’histoire de la Terre (biocide), la destruction de ses processus vitaux et de ses patterns fondamentaux (notamment de sa capacité d’autorégulation), et la destruction de la plupart de ses écosystèmes terrestres et aquatiques, au point de menacer sa capacité à rester en vie (géocide) – et donc sa capacité même à porter la vie.
 
L’agriculture comme moyen de production de la nourriture, des matériaux et de l’énergie a aussi très rapidement eu pour conséquences une extrême dégradation de l’efficacité et de l’harmonie du corps social, ainsi que de la qualité de vie des personnes, depuis l’alimentation et la santé jusqu’à la sécurité, l’économie et la gouvernance.
Autrement dit, « la différence entre la forêt et le désert, ce n’est pas l’eau, mais l’homme« , avec ses systèmes de plus en plus scandaleusement improductifs et non soutenables : organisation du corps social d’une part, agriculture et autres systèmes de production de la nourriture, de l’énergie et des matériaux d’autre part. (Par exemple, l’agriculture consomme aujourd’hui 15 à 20 calories pour en produire 1.)
 
« La forêt précède les peuples, le désert les suit« , la phrase  souligne aussi que l’agriculture et nos autres systèmes de production constituent le choix du minéral (ou choix du feu) contre le choix de la matière organique et de l’abondance des ressources (ou choix de la photosynthèse).
C’est aussi le choix de la dépense faramineuse d’une énergie extrêmement coûteuse et polluante, contre le choix de la récolte d’une énergie naturelle, spontanée, illimitée et gratuite.
Et donc le choix d’une société intrinsèquement esclavagiste, inégalitaire, coercitive, violente et insécure. 
 
L’Humanité survivra-t-elle à l’agriculture (et à la technologie) ?
La question est de savoir si nous sortirons de l’anthropocène par l’extinction des plus grandes formes de vie (et de notre propre espèce)​, ou s’il existe une autre issue.
 
 
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PERMACULTURE SANS FRONTIÈRES
 
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